Prendre les transports à Paris implique d’utiliser un ticket t+ ou un Pass Navigo. Dans son budget 2014, le Syndicat des Transports l’Île-de-France (STIF) a décidé de l’augmentation de tous les prix à l’exception du ticket t+ et du Pass Navigo pour les zones 1-5.
L’utilisation d’un ticket t+ signifie un « voyage » sur le réseau parisien, son prix est de 1,70€. Le STIF considère que les bourses les plus modestes préfèrent payer individuellement les tickets plutôt qu’en acheter 10 d’un coup sous forme de « carnet », formule pourtant plus avantageuse. C’est pour cela que le prix du ticket t+ n’a pas été concerné par l’augmentation de 30% des tarifs, au contraire du « carnet » passé de 13,30€ à 13,70€.
En France, seule la ville de Lyon est alignée sur les prix parisiens, pour le reste le prix d’un voyage coûte de 1,30€ à 1,60€. En comparaison avec les autres capitales européennes, Paris est dans la moyenne basse. Le voyage est facturé 2,60€ à Berlin et Londres. En contrepartie la capitale allemande autorise à prendre les transports pendant 2h30 après validation et Londres prévoit un plafond journalier d’une dizaine d’euros au-delà duquel les transports sont gratuits.
La ville de Berlin, comme Lille en France, a créé des billets courts pour 4 ou 5 stations seulement, ils sont moins chers et évitent le sentiment d’injustice de payer plein tarif pour parcourir une petite distance. Rome est meilleur marché, le tarif de base étant à 1,50€.
Le Pass Navigo peut être illimité ou rechargé en début de mois et de semaine. Lyon et Marseille ont adopté le même système mensuel, Nancy propose en parallèle un « pass glissant » de 31 jours à partir de la première validation, évitant ainsi la cohue des débuts de mois et des lundis matin pour recharger son pass. Ce système a également été adopté dans plusieurs autres villes, les abonnements hebdomadaires étant remplacés par un pass de 7 jours.
Barcelone, Berlin et Londres fonctionnent sur le même système de l’abonnement d’un mois à compter de la première validation. Rome prévoit des abonnements d’un, trois ou sept jours, mais son abonnement mensuel correspond au mois calendaire.
Le mieux est l’ennemi du bien dit le proverbe. Faisant fi de l’adage, la ville de Nancy a cherché à satisfaire toutes les bourses et toutes les philosophies. Résultat notre témoin Benoît raconte qu’il s’est perdu lorsqu’il lui a fallu choisir son abonnement : « J’ai mis deux jours à calculer quelle était la meilleure formule dans cette offre très (trop) élargie. »
Au contraire, le système de recharge de la carte convient très bien à Gaël à Bordeaux et à Laëtitia à Toulouse, ils jonglent sans souci entre les offres selon leurs besoins.
Oliver à Berlin et Julien à Londres regrettent que les prix soient si élevés, mais tous deux jugent le réseau très efficace, notamment les bus. Émilie, à Rome, regrette également les prix, car bien qu’ils restent en dessous de la moyenne, ils ont pour ainsi dire doublé en 10 ans.
Enfin Adrien raconte un système hollandais qu’il considère plus juste qu’en France, et qui correspond bien aux habitudes locales de se déplacer en vélo : les usagers des transports en commun chargent leur carte en argent réel, ils valident en entrant et en sortant et payent ainsi seulement les kilomètres parcourus. La même carte permet d’ailleurs d’emprunter tous les transports en commun du pays.
Merci à nos témoins en France et en Europe : Laëtitia, Émilie, Adrien, Laure, Nicole, Camille, Nicolas, Gaël, Julien, Oliver, Benoît, Vincent, Renaud et Christophe.
Photo à la une : Roman Lashkin / Flickr CC.
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Le réseau des zones 1 et 2 de Paris et de sa proche banlieue est en fait double, d’un côté celui des bus et des tramways, de l’autre celui des métros et des RER. Un ticket utilisé pour prendre l’un ou l’autre n’est valable que pour ledit réseau. Un individu devant prendre l’un puis l’autre se verra obligé de payer deux tickets, ce qui semble paradoxal quand tous les messages envoyés par la municipalité et la région sont de laisser la voiture au garage et de prendre les transports en commun.
Pour retrouver une telle distinction dans les autres capitales européennes il faut aller à Madrid, cela s’explique par le fait que les compagnies de bus et de métros y sont indépendantes, donc les titres de transport ne sont pas les mêmes. Londres et Rome ne permettent aucune correspondance mais la capitale britannique a mis en place une limite journalière de paiement au-delà de laquelle les transports sont gratuits. Au contraire, Barcelone et Berlin autorisent les correspondances, seule la durée est limitée.
En France, toutes les villes posent comme unique limitation une durée de validité (en général une heure). À Bordeaux, il est également possible d’emprunter des bateaux. Toulouse et Nancy ont même prévu un service de transports à la demande (sur réservation, notamment pour des zones peu desservies), toujours pour le prix d’un simple ticket de transport.
Contacté par Autourdemontparnasse.fr, le STIF n’a pour l’instant pas expliqué les raisons d’une telle distinction.
Tandis que le Pass Navigo s’est imposé, les tickets n’ont pas disparu pour autant. Ce qui est appelé « carnet » n’est rien d’autre que 10 tickets imprimés successivement. Certains systèmes prévoient des cartes comportant plusieurs voyages, comme à Nancy, Barcelone et Berlin, mais il est peu probable d’imaginer le STIF remplacer ses tickets t+ par un tout nouveau système.
En revanche, plusieurs villes permettent de recharger leur pass en abonnements ou en voyages. Ainsi les villes françaises de Bordeaux, Nancy, Toulouse et Lille incluent cette possibilité. Amsterdam et Londres fonctionnent sur un principe proche qui est de recharger en euros (et non en voyages) son pass pour ensuite l’utiliser comme on le souhaite.
Ce système avantageux économiquement et écologiquement intéresse le STIF qui dit travailler dessus, mais « ça ne sera pas pour tout de suite ».
Photo à la une : Photo : Lobostudio Hamburg / Flickr CC.
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En répercution de la hausse de la TVA de 7 à 10%, le prix des transports en commun augmente en Île-de-France. Tous les titres de transport de la région sont concernés, à deux exceptions près.
Le Syndicat des Transports d’Île-de-France (STIF) a décidé de ne pas augmenter le prix du ticket à l’unité qui demeure à 1,70€. Pour le président socialiste du syndicat, cela vise à « préserver le pouvoir d’achat » des usagers « les plus modestes ». En revanche le prix d’un « carnet » de tickets, formule plus économique permettant d’acheter 10 tickets à la fois, passe de 13,30€ à 13,70€.
Par ailleurs le prix du Pass Navigo 1-5 concernant la plus lointaine banlieue est gelé un an. Une sorte de dédommagement selon Jean-Paul Huchon à l’égard d’usagers « qui sont parmi ceux qui pâtissent le plus de la dégradation de la qualité des services de certaines lignes de RER et de Transilien ». Pour les autres, l’augmentation est de 3%. Le Pass Navigo mensuel coûte désormais 67,10€, l’hebdomadaire 20,40€.
La chef de file de l’opposition UMP au sein du STIF, Valérie Pécresse, a déclaré à l’AFP qu’elle jugeait « inacceptable » cette « sixième hausse des tarifs depuis 2010 […] alors que la qualité de service ne cesse de se détériorer ». Cette « qualité » peut être interprétée différemment selon que l’on parle des conditions de transport, de la régularité ou encore du service.
Ces hausses s’accompagnent d’une autre, celle des investissements. Avec 8,6% de fonds alloués en plus, le STIF annonce utiliser 787 millions d’euros pour améliorer ou entretenir le réseau.
Principaux investissements (en crédits de paiement) :
– 458 M€ : rénovation et renouvellement des matériels roulants (train, bus, métro et RER)
– 113 M€ : investissement dans la qualité de service (accessibilité, information voyageurs, intermodalité…)
– 53 M€ : développement du réseau et infrastructures (ligne Orange, TCSP Massy Saclay, Tram Train Massy Evry, T7, T4…)
Afin de mieux comprendre les problématiques des transports, Autourdemontparnasse.fr a souhaité comparer le fonctionnement parisien à celui des autres grandes villes françaises et européennes. Dans un premier temps, nous nous intéressons à une étrange particularité parisienne : il est impossible d’utiliser un même ticket pour prendre le métro puis le bus et inversement. Dans un deuxième temps nous nous intéresserons aux différentes politiques tarifaires.
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La chambre des notaires a une nouvelle fois livré ses chiffres de l’immobilier. Les prix ont baissé à Paris en général et particulièrement dans le 6e arrondissement. Le quartier Montparnasse, lui, est plus cher qu’il y a un an.
Le deuxième trimestre 2013 est marqué par une diminution des prix de l’immobilier de 1,9% en un an dans tout Paris, soit une baisse de 1,1% par rapport aux trois premiers mois. Tous les quartiers ne sont pas logés à la même enseigne, ainsi la stabilité affichée des prix au premier trimestre était-elle artificielle, ils avaient augmenté de 11,5% en un an dans le 4e arrondissement et baissé de 14,1% dans le 1er.
Certains quartiers font même le yoyo : Saint-Germain-des-Prés (6e) n’était pas mentionné parmi les cinq quartiers les plus chers au 4e trimestre 2012, son prix médian étant alors inférieur à celui du quartier Gros-Caillou (7e) de 11.450€/m². Seulement trois mois plus tard, il était considéré comme étant le quartier le plus cher de Paris (14.650€/m²). C’est toujours le cas aujourd’hui, mais à un montant moins élevé (12.310€/m²), soit -17,9% par rapport à l’année dernière à la même époque.
Du fait de cette chute spectaculaire des prix dans le quartier le plus cher de Paris, la différence avec le moins cher (la Goutte-d’Or, 5.880€/m²) est la plus faible enregistrée depuis 1991. Il n’en reste pas moins que les quatre quartiers du 6e arrondissement font partie des cinq les plus chers de Paris, accompagnés par les Champs-Elysées.
Notre-Dame-des-Champs (6e arrondissement – entre Duroc, Port-Royal et Saint-Sulpice) | ||
11.940€/m² | -4,3% en un an | +23.3 en cinq ans |
Montparnasse (14e arrondissement – entre la Tour, Port-Royal et Denfert-Rochereau) | ||
10.000 €/m² | +2.1% en un an | +23.9% en cinq ans |
Plaisance (14e arrondissement – entre Gaîté, porte de Vanves et porte de Châtillon) | ||
8.080€/m² | -2.9% en un an | +22.1 en cinq an |
Necker (15e arrondissement – entre la gare, Cambronne et Volontaires) | ||
9.090€/m² | -1,7% en un an | +27.8% en cinq ans |
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Tous les chiffres donnés ici sont fournis par la Chambre des Notaires de Paris. Ce sont les prix moyens d’un appartement dans l’ancien. Pour en savoir plus :
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]]>Les chiffres de la chambre des notaires d’Île de France pour le quatrième trimestre 2012 font état d’une baisse des prix au niveau national, cela ne concerne toutefois pas le quartier Montparnasse.
Paris dans son ensemble connaît une quasi-stabilité de ses prix (8.320€ le m², soit une hausse de 0,3% en un an) bien que le volume de ventes ait connu une chute de 24% en comparaison de l’année dernière.
Autour de Montparnasse, chaque arrondissement a vu ses prix baisser :
Le quartier Montparnasse (14e arrondissement – entre la Tour, Port-Royal et Denfert-Rochereau) rend compte d’une augmentation de 7,2% en comparaison avec la même période l’année dernière. Il est le seul des quartiers autour de la gare à connaître une telle augmentation. Le prix au m² est évalué à 10.270€ au quatrième trimestre 2012 contre 9.790€ au troisième.
De l’autre côté de la gare, le quartier Necker (15e arrondissement – entre la gare, Cambronne et Volontaires) est stable d’un trimestre à l’autre à 9.000€ le m². Les prix sur un an ont baissé de 4,8%.
Les quartiers Notre-Dame-des-Champs (6e arrondissement – entre Duroc, Port-Royal et Saint-Sulpice) et Plaisance (14e arrondissement – entre Gaîté, porte de Vanves et porte de Châtillon) baissent respectivement de 100€ et 30€ au m² par rapport au trimestre précédent. Les appartements dans l’ancien coûtent ainsi 12.130€ au m² côté 6e et 8.570€ au m² côté 14e, en direction du sud.
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Tous les chiffres donnés ici sont fournis par la Chambre des Notaires de Paris. Ce sont les prix moyens d’un appartement dans l’ancien. Pour en savoir plus :
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]]>L’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) accueillait dans son enceinte du boulevard Raspail les états généraux de l’enseignement de l’économie dans le supérieur. Derrière ce nom se cachent une poignée d’étudiants, le collectif PEPS-économie, prêts à faire changer les choses.
Ils sont doctorants en économie et ils sont arrivés à la conclusion que l’enseignement qui leur est distillé ne leur permet pas de comprendre la crise et donc de la combattre. Ils se sont réunis et ont élaboré ensemble une proposition de maquette d’enseignement (l’emploi du temps et les cours prodigués – voir plus bas) qu’ils ont proposé à une assemblée d’étudiants et d’enseignants samedi 6 avril 2013.
Leur constat est cruel : aujourd’hui « on n’apprend rien » en étudiant l’économie. L’histoire de la pensée représente selon eux 1,7% des cours proposés. En ce qui concerne l’actualité, et donc l’application concrète des théories enseignées, ils se montrent encore plus amers :
« L’infime place concédée aux problèmes économiques contemporains (1,6 %) confirme enfin la difficulté à faire le lien entre enseignements théoriques et réalités concrètes. Pour le dire clairement : l’enseignement de l’économie à l’université ne parle presque pas de ce qui se passe dans le monde. C’est aberrant. »
Extrait de leur tribune, diffusée le 2 avril dans Le monde éco&entreprise.
Pour ces étudiants, les postulats sur lesquels se base l’enseignement de l’économie ne tiennent plus car en ces temps de crise le marché ne s’autorégule pas. Il faut donc enrichir ces outils d’analyses avec ceux des autres courants de pensée. En toile de fond du débat, la question est de savoir si l’économie est ou non une science exacte, ce que ces étudiants réfutent.
La pluralité dans l’enseignement, se défendent-ils, n’est pas une simple logique d’opposition à l’économie de marché. Ils prennent pour exemple les « post-keynesiens qui disent que le capitalisme marche seulement s’il est extrêmement régulé » et dont la pensée n’est pas plus abordée que les autres.
L’ambitieux projet de refonte de l’enseignement de l’économie s’adresse en priorité aux étudiants en licence qui, au sortir du lycée, pourraient obtenir dès le début « un regard critique, une maturité qu’on a mis des années à acquérir » faute de pluralité.
Leurs idées sont nées dans l’esprit de quelques-uns, étudiants et professeurs, ce samedi 6 avril boulevard Raspail. Les propager sera complexe tant les interlocuteurs à convaincre, ministère, universités, enseignants, sont nombreux. Plus que le coût financier, la volonté, l’envie de se remettre en question, la complexité à corriger une copie qui ne soit pas une suite de cases à remplir constituent les principaux obstacles à la transformation d’une science exacte, mathématique, en une véritable science sociale.
Ilka Vari, Arthur Jatteau et Louison Cahen-Fourot sont tous trois doctorants en économie.
Les questions :
0’10 : Qu’apprend aujourd’hui un étudiant en économie ?
1’40 : Le capitalisme et le libéralisme ne sont-ils pas ce monde, cette réalité qu’il faut enseigner ?
3’25 : Ces états généraux vous ont-ils fait évoluer dans vos idées et vos propositions ?
4’47 : Proposer un enseignement pluriel n’est-il pas trop complexe pour des étudiants à peine sortis du lycée et sans forcément une conscience politique ?
6’36 : Une telle réforme aurait-elle un coût financier quantifiable ?
7’37 : En vous opposant au système capitaliste et à l’enseignement de ce système, ne prenez-vous pas le risque de vous marginaliser et de limiter l’impact de votre réforme à quelques heures de cours chaque semaine ?
Le nombre de ventes est en baisse dans toute l’Île-de-France mais ça n’empêche pas les prix de monter à Paris. Le 6e arrondissement reste de loin le plus cher, et il continue de creuser l’écart.
Avec une augmentation de 4% en un an, le prix moyen d’un appartement ancien dans le 6e est désormais de 13.520 € le mètre carré (m²). Il a tendance à grimper à mesure que l’on se rapproche du centre de Paris. Le m² à Saint-Germain-des-Près est estimé à 16.220 €.
Le 14e se situe dans la norme parisienne, à 8.720 € cela équivaut à une augmentation de 0,9% en un an. Du côté du 15e, les prix sont très légèrement au-dessus avec une moyenne constatée à 8.810 € le m², soit une hausse de 0,3%.
Le quartier Plaisance (14e) a vu ses prix augmenter de 4,1% pour atteindre les 8.600 €. De même le quartier Notre-Dame-des-Champs (6e) connaît une hausse de 2,8% en un an pour un montant moyen au m² de 12.230 €. Il peut s’agir là d’une régulation si on compare aux prix, plus élevés, pratiqués à proximité.
Dans le quartier Montparnasse (14e), la baisse constatée est de 2,9%, soit un m² à 9.790 €. Les prix de l’ancien dans le quartier Necker (15e) sont en moyenne de 9.000 € suite à une diminution de 3,1% en un an.
Par rapport à l’année dernière, la hausse moyenne à Paris est de 0,8%. Ainsi le prix du m² est de 8.440 €. En 5 ans, les prix de l’immobilier à Paris ont augmenté de 37%.
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Tous les chiffres donnés ici sont fournis par la Chambre des Notaires de Paris. Ce sont les prix moyens d’un appartement dans l’ancien. Pour en savoir plus :
Photo à la une : Alexandre Vialle – Flickr/CC
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