Bruce Nauman, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain
13 mars 2015Expositions
Cela faisait 15 ans qu’une exposition majeure ne lui avait pas été consacrée à Paris. L’artiste américain Bruce Nauman réunit quelques unes de ses œuvres du 14 mars au 21 juin 2015 à la Fondation Cartier pour l’art contemporain.
Bien que peu nombreuses, les installations sont difficiles à dénombrer, elles se mêlent et se bousculent dans une exposition entre vidéos, sons et arts pastiques.
A l’étage, le visiteur est bien accueilli, un son d’un côté et une vidéo double de l’autre recherchent la plénitude, l’harmonie. En regardant ces crayons tenus à bouts de mines, on pense à la force qu’il faut exercer pour les tenir, mais aussi à leur inhérente fragilité : celle de leur mine qu’une pression trop forte pourrait briser.
Dans la pénombre du sous-sol
Au sous-sol, l’ambiance est oppressante. A chaque pas dans l’escalier, le visiteur réalise que les bruits lointains sont des cris continus et assourdissants. La faute à une installation de six vidéos d’un homme en gros plan, hurlant des mots face caméra. Bien peu engageante, cette installation dégage parfois une harmonie insoupçonnée sans que l’on sache si elle est réelle ou si elle n’est que due à notre cerveau qui, par bienveillance ou instinct de survie, trouve du beau dans le chaos.
A côté, deux œuvres circulaires. L’une joue du temps en vidéo et projection, s’interrogeant sur sa relativité en mélangeant les lignes d’une horloge humaine. L’autre, peut-être la plus impressionnante, met en scène un manège qui semble tiré par des animaux jusqu’à ce qu’on réalise que c’est le manège qui tire des bêtes mortes.
La Fondation Cartier prouve une nouvelle fois que l’art contemporain n’est pas un art comme les autres, il n’est ni simple ni évident. Bruce Nauman, au contraire d’un Ron Mueck, ne fera certainement pas l’unanimité.