Chez les Ufs, Grumberg en scènes : la vie comme elle va au Théâtre de Poche Montparnasse
24 septembre 2013Pièces de théâtre
Jean-Claude Grumberg fête ses 50 ans de carrière au Théâtre de Poche Montparnasse. Sous la forme d’un spectacle appelé Chez les Ufs, il compile plusieurs courtes scènes de son répertoire et en fait le témoignage d’une vie.
- Jean-Claude Grumberg raconte la vie de Michu, mais Michu, c’est un petit peu lui. L’enfance, l’identité, la perte de ses parents, les idéaux, la guerre et la lâcheté, autant d’éléments de la vie qu’il confie sur scène. En toile de fond de ses expériences, il raconte ce qu’est être juif hier et aujourd’hui.
Simple et profond
Formellement, la pièce Chez les Ufs est une suite de scénettes indépendantes les unes des autres. Dans la position du narrateur, Jean-Claude Grumberg les lie entre elles par une petite contextualisation. Ces mini-histoires sont parfois politiques, parfois sociales, parfois amusantes, parfois poignantes, mais elles sont toujours écrites avec une simplicité qui n’a d’égale que la profondeur et la finesse de ce qu’elles racontent.
« Sous le regard » de Stéphanie Tesson, la codirectrice du théâtre qui a repris pour l’occasion son costume de metteure en scène, Jean-Claude Grumberg se dévoile. Il est la somme des expériences qu’il a vécues, et ces expériences il en a fait des fictions. Le tout forme une sorte de miroir de l’âme pour le spectateur qui ne pourra s’empêcher de se retrouver un peu dans l’humanité des personnages décrits.
Et puis d’un coup, la dimension sociale d’une œuvre
Le dénominateur commun des œuvres compilées dans Chez les Ufs est l’épreuve quotidienne d’un homme juif face à la pensée simple qui anime le monde : je suis tel que les autres me définissent parce que les autres m’ont défini ainsi, les horreurs de la guerre n’ont rien changé à cet état de fait.
Les textes Michu, Les Rouquins ou encore Pleurnichard, un chapitre de merde racontent souvent avec humour comment l’absence de réflexion, l’inintelligence quotidienne, peut avoir des conséquences inattendues et dramatiques, comment l’anodin peut être lourd de sens et de conséquences. Par chance, il arrive que ces épreuves façonnent un homme pour en faire un grand écrivain.
Finalement le public ressort avec dans la tête la charge émotionnelle de L’Atelier, Maman revient Pauvre Orphelin ou encore Le Petit Chaperon Uf. Les textes sont écrits, mis en scène et interprétés avec une telle générosité que ce spectacle n’est pas un cadeau de Stéphanie Tesson à Jean-Claude Grumbert, c’est le Théâtre de Poche Montparnasse qui offre Jean-Claude Grumberg à son public.
Pour quel public :
Il n’y a pas assez de superlatifs pour parler en termes suffisamment élogieux de ce spectacle. Intelligent, touchant, il fait parfois rire de bon cœur et d’autres fois frissonner. Interprété avec justesse par la fille de l’auteur Olga Grumberg et par Serge Gribus, avec en maître de cérémonie Jean-Claude Grumberg, sorte de papy sympathique qui a tant vu et tant vécu, Chez les Ufs est une leçon de vie en même temps qu’un divertissement. C’est un coup de génie que nous recommandons à tout le monde sans exception.
Photos : Brigitte Enguerand.
Chez les Ufs
Pièce de Jean-Claude Grumberg
Sous le regard de Stéphanie Tesson,
Avec Jean-Claude Grumberg, Olga Grumberg et Serge Kribus.
Du mardi au samedi à 19h, le dimanche à 17h30.
Théâtre de Poche Montparnasse,75, boulevard du Montparnasse.
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