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This article was written on 07 nov 2012, and is filled under Pièces de théâtre.

Le Journal d’Anne Frank : une valeur sûre au Théâtre Rive Gauche

La distante Miep Gies (Gaïa Weiss) confie ses doutes en fin de pièce, ici face à Anne Frank (Roxane Durán). Photo/DR.

Depuis sa reprise en janvier, le Théâtre Rive Gauche, rue de la Gaîté, présente un nouveau visage, celui d’un théâtre populaire mais exigeant avec lui-même. Le Journal d’Anne Frank, mis en scène par Steve Suissa, en est le parfait exemple.

Anne Frank (Roxane Durán) est une adolescente juive. Avec sa famille, elle doit se cacher des nazis à partir de 1942. Un peu plus de deux ans plus tard, ils sont tous arrêtés et envoyés dans les camps de la mort. Son père, Otto Frank (Francis Huster), est le seul à avoir survécu. De retour aux Pays-Bas, il redécouvre sa fille à travers le journal qu’elle a tenu dans « l’annexe », leur cachette.

Cette pièce d’Éric-Emmanuel Schmitt invente et raconte cette découverte.

La fierté d’un père

Augusta et Hermann Van Pels (Charlotte Kady et Yann Babilée-Keogh – debout derrière la table) forment un couple détonnant et provoquent souvent l’hilarité dans la salle comme sur scène. Photo/DR

Bien plus que l’histoire de Juifs victimes des nazis, Le Journal d’Anne Franck raconte la relation d’un père et de sa fille. Elle a grandi trop vite mais auprès de son père, elle redevient une enfant. Lui apprend à la connaître et à l’admirer à travers son ultime témoignage.

Ils sont une petite communauté à vivre « cachés » et c’est elle qui les tient debout par sa joie de vivre. Elle est si pétillante que les autres semblent tous effacés, d’autant plus que nous les découvrons à travers le regard d’Anne. C’est à dire celui, cruel, d’une adolescente qui ne jure que par son père.

Otto est un homme froid, austère et silencieux. Ses mots sont rares et puissants. Francis Huster l’incarne comme un homme d’une extrême pudeur qui dit ses émotions mais qui ne les laisse jamais le dominer.

Une machine bien huilée

Otto Frank (Francis Huster) devient comme accro au témoignage de sa fille. Photo/DR

La mise en scène de Steve Suissa fait du Journal d’Anne Frank une pièce sérieuse et appliquée. Une machine bien huilée où les comédiens, les splendides décors et les lumières forment un tout parfaitement cohérent.

Judicieusement, la scénographie allie d’un côté le faste d’une bibliothèque et de l’autre un simple banc faisant office de grenier. De la grande scène du Théâtre Rive Gauche, Steve Suissa fait un lieu exigu mais jamais étouffant, car la vie a suivi son cours dans « l’annexe ».

Enfin, au moment opportun et avec pudeur, la pièce d’Éric-Emmanuel Schmitt se conclut de la manière la plus attendue et la plus redoutée.

Pour quel public ?

Le journal d’Anne Frank est une pièce pour tous les ages à partir de l’adolescence. Loin d’être une œuvre tire-larme, elle s’adresse au grand public du théâtre, y compris  le moins expert, en racontant une histoire. A l’image des pages d’un journal intime, cette histoire est plus une succession de scénettes, mais chacune apporte son lot de clins d’œil, de sourires ou d’informations. Parmi les personnages et dans l’ombre de la lumineuse Roxane Durán, Bertrand Usclat mérite une mention spéciale pour sa justesse en Peter, garçon introverti et amoureux secret d’Anne.


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Le Journal d’Anne Frank au Théâtre Rive Gauche.

Une pièce d’Éric-Emmanuel Schmitt, mise en scène par Steve Suissa.
Avec Francis Huster,  Gaïa Weiss, Roxane Durán, Odile Cohen, Katia Miran, Charlotte Kady, Yann Babilée-Keogh, Bertrand Usclat et Yann Goven.

Du mardi au samedi à 21h, le samedi et le dimanche à 15h30
Jusqu’au 31 décembre 2012.
La page du spectacle.

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    8 novembre 2012

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